Les espèces de requins qu’on peut croiser au Maroc
Avec plus de 3 500 kilomètres de côtes baignées par l’océan Atlantique et la mer Méditerranée, le Maroc est une véritable porte ouverte sur la richesse des mondes marins. Parmi les créatures qui peuplent ces eaux, le requin suscite à la fois fascination et crainte.

Le requin peau bleue (Prionace glauca) – le plus fréquent au Maroc
Parmi les espèces de requins au Maroc, le requin peau bleue occupe une place de choix. Facilement reconnaissable à sa silhouette élancée et à sa teinte bleutée sur le dos, il peut atteindre jusqu’à 3 mètres de long. Très répandu dans l’Atlantique, ce requin migrateur suit les bancs de poissons et de calmars, dont il se nourrit principalement.
Malgré son allure impressionnante, il n’est pas considéré comme dangereux pour l’homme et préfère rester éloigné des zones de baignade. En revanche, cette espèce est aujourd’hui menacée par la surpêche et la capture accidentelle dans les filets. Sa protection est donc essentielle pour préserver l’équilibre de la faune marine marocaine.
Le requin-taupe (Lamna nasus) – le cousin du grand blanc
Souvent surnommé le « petit cousin du grand requin blanc », le requin-taupe est l’un des prédateurs les plus puissants des eaux atlantiques marocaines. De forme fuselée et doté d’une mâchoire impressionnante, il peut mesurer jusqu’à 3,5 mètres de long et atteindre des vitesses remarquables pour surprendre ses proies.
On le croise principalement au large, rarement près des côtes, ce qui explique qu’il soit peu connu du grand public. Le requin-taupe se nourrit surtout de :
- poissons (thon, maquereau, sardine),
- céphalopodes (calmars, seiches).
Très prisé par la pêche commerciale pour sa chair et son huile, il est aujourd’hui classé comme espèce menacée. Discret, il reste sans danger pour les baigneurs, mais joue un rôle écologique essentiel dans la régulation des populations de poissons.

Le requin-marteau (Sphyrna spp.) – la silhouette impressionnante
Avec sa tête en forme de « T » caractéristique, le requin-marteau est sans doute l’un des requins les plus reconnaissables au monde. Présent dans l’Atlantique, on peut en croiser certains spécimens au large du Maroc, notamment le grand requin-marteau, qui peut atteindre plus de 4 mètres de long.
Cette forme particulière lui offre une vision panoramique exceptionnelle et une grande sensibilité aux mouvements de ses proies. Le requin-marteau est souvent observé en groupe, surtout lorsqu’il chasse. Ses proies préférées incluent :
- les poissons de taille moyenne,
- les raies,
- parfois d’autres petits requins.
Bien que son apparence puisse impressionner, il est rarement agressif envers l’homme. Malheureusement, il figure parmi les espèces vulnérables, principalement à cause de la pêche pour ses ailerons.
Le requin-renard (Alopias vulpinus) – la queue redoutable
Le requin-renard est l’un des plus spectaculaires des océans grâce à sa queue hors du commun, qui peut représenter la moitié de la longueur de son corps. Mesurant jusqu’à 5 mètres, il utilise ce « fouet » naturel pour assommer ses proies avant de les dévorer. On le rencontre parfois au large des côtes atlantiques marocaines, bien qu’il reste plus rare que d’autres espèces.
Son régime alimentaire se compose principalement de :
- bancs de petits poissons (sardines, maquereaux),
- céphalopodes comme les calmars.
Malgré sa taille impressionnante, le requin-renard est inoffensif pour l’homme. Il est cependant classé comme espèce vulnérable, car il est victime de la surpêche et des prises accidentelles. Sa présence illustre la richesse mais aussi la fragilité de la faune marine marocaine.
Les eaux marocaines abritent une diversité fascinante de requins qui, loin d’être des menaces, incarnent la vitalité des océans et contribuent à leur équilibre écologique. Face aux pressions croissantes de la surpêche et des perturbations humaines, il est impératif de renforcer les mesures de protection, comme des quotas de pêche durables et des campagnes de sensibilisation, pour sauvegarder ces espèces emblématiques.
En apprenant à les connaître et à les respecter, nous non seulement préservons la biodiversité marine, mais nous enrichissons aussi notre patrimoine naturel, invitant pêcheurs, plongeurs et citoyens à devenir des gardiens actifs de cet héritage océanique.