Biskra, la porte du Sahara algérien : entre palmeraies, histoire et désert
Si Alger rayonne sur la Méditerranée et que Tamanrasset fait rêver par ses dunes infinies, Biskra, elle, se tient à la frontière des deux mondes. Ville-oasis plantée de palmiers dattiers, elle est surnommée “la Reine des Zibans”, en référence à la région fertile qu’elle domine.

À seulement 400 km au sud-est d’Alger, elle a toujours été une halte incontournable des voyageurs qui s’enfonçaient vers le désert. Aujourd’hui encore, elle séduit par son mélange d’histoire, de nature et de culture saharienne. L’Algérie offre des destinations secrètes mais irrésistibles. Zoom sur l’un de ses joyaux.
Une ville entre modernité et tradition
Biskra est d’abord une ville animée. Ses rues bruissent de cafés populaires, de marchés colorés et d’échoppes où l’on vend fruits secs et dattes fraîchement cueillies. Les dattes de Biskra, notamment la variété deglet nour, sont réputées comme les meilleures du pays : sucrées, fondantes et dorées comme du miel. La ville a aussi conservé son charme oriental : on y trouve des mosquées anciennes, des maisons en pisé et des ruelles où le soleil joue avec les ombres.
Mais Biskra n’est pas figée dans le passé. On y croise des hôtels modernes, des restaurants familiaux et des centres culturels où l’on vient écouter musique et poésie. La ville respire une énergie qui séduit aussi bien les locaux que les voyageurs étrangers en quête d’authenticité.
Les palmeraies de Tolga, trésor vivant

Impossible de parler de Biskra sans évoquer Tolga, petite ville voisine connue pour ses immenses palmeraies. Ici, des millions de palmiers dattiers s’étendent à perte de vue, irrigués par un système ancestral de canaux. C’est un paysage unique, presque hypnotique, où le vert des palmes contraste avec l’ocre du désert.
Les palmeraies ne sont pas seulement un décor : elles abritent une économie vivante. On peut y acheter des dattes directement aux producteurs, parfois pour quelques euros seulement le kilo, et déguster des préparations locales comme les gâteaux farcis aux dattes, le tout accompagné d’un thé brûlant.
Des sources chaudes aux portes du désert
Autour de Biskra, la nature réserve aussi de belles surprises. Les sources thermales de Hammam Salihin, à une vingtaine de kilomètres de la ville, attirent depuis l’Antiquité pour leurs vertus curatives. L’eau y jaillit à plus de 40 °C, et l’expérience est inoubliable : se baigner dans ces bassins au milieu d’un paysage désertique est un contraste saisissant.
À quelques kilomètres encore, le désert commence. Biskra est le point de départ idéal pour des excursions vers les Zibans, cette région saharienne ponctuée d’oasis, de dunes et de petites kasbahs. On peut s’y aventurer en 4×4 avec un guide local pour environ 50 à 70 € la journée, et dormir ensuite dans un campement traditionnel sous un ciel saturé d’étoiles
Quand partir et combien prévoir ?

La meilleure période pour découvrir Biskra s’étend d’octobre à avril. L’été y est accablant, avec des températures dépassant souvent les 45 °C. En revanche, l’hiver est doux, agréable, et permet d’explorer la région sans contrainte.
Côté budget, Biskra reste très abordable. Avec 40 à 60 € par jour, on peut loger dans un hôtel correct, se déplacer en taxi, visiter les palmeraies et savourer des spécialités locales. Les excursions dans le désert ou aux sources thermales, elles, coûtent un peu plus mais restent accessibles comparées aux tarifs pratiqués dans d’autres pays sahariens.
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Saveurs de Biskra

Un voyage en Algérie est aussi une aventure culinaire, et Biskra ne fait pas exception. On y goûte bien sûr les dattes sous toutes leurs formes, mais aussi des plats traditionnels comme la chorba frik, soupe riche en blé concassé et en épices, ou la tchakhchoukha biskria, variante locale du plat constantinois. Les marchés regorgent de fruits secs, de pois chiches grillés et de douceurs parfumées à la cannelle.
Une destination à part
Une immersion sensorielle

Biskra se vit avec les cinq sens. Le matin, c’est l’odeur du café fort mêlée à celle des dattes fraîches qui envahit les ruelles. À midi, la chaleur frappe sèchement, mais la brise qui traverse les palmeraies adoucit l’air. Dans les souks, les couleurs éclatent : rouge des épices, vert profond des olives, doré des dattes. Le soir, alors que la lumière rasante embrase les montagnes environnantes, on entend les appels à la prière se mêler aux cris des enfants qui jouent au ballon. Voyager à Biskra, c’est accepter de ralentir et de s’immerger dans un quotidien simple et profondément humain.
L’héritage des artistes
Peu de gens le savent, mais Biskra a marqué de nombreux artistes européens. Guy de Maupassant l’a décrite comme “un jardin au milieu du désert”, et André Gide y a écrit certaines de ses pages les plus célèbres. Les peintres orientalistes ont immortalisé ses palmeraies et ses scènes de marché. Ce regard extérieur, parfois fantasmé, témoigne néanmoins de la force d’attraction de cette ville-oasis : elle inspire, elle fascine, elle imprime durablement sa lumière dans les esprits.
Rétroplanning pour un séjour idéal à Biskra
Jour 1 : Arrivée et première immersion
Jour 2 : Tolga et les palmeraies
Jour 3 : Excursion nature et sources chaudes
Jour 4 : Patrimoine et départ
Dernière matinée consacrée à la découverte du patrimoine historique : mosquées anciennes, restes de fortifications et musées locaux. Pour les amateurs de littérature, petite balade sur les traces de Gide ou Maupassant, en relisant leurs textes inspirés par Biskra. Dernier déjeuner autour d’un couscous aux dattes avant de reprendre la route ou l’avion.